Décision du Bureau : 20.COM 3.BUR 3.1

Le Bureau,

  1. Rappelant les articles 22 et 23 de la Convention, ainsi que les chapitres I.4 et I.14 des Directives opérationnelles relatifs aux demandes d’assistance internationale,
  2. Ayant examiné le document LHE/25/20.COM 3.BUR/3 ainsi que la demande d’assistance internationale n  02151 soumise par l’État de Palestine,
  3. Prend note que l’État de Palestine a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé Renforcement de la mise en œuvre de la Convention de 2003 par le biais d’inventaires basés sur les communautés et le développement de mesures de sauvegarde urgentes dans l’État de Palestine:

Mis en œuvre par le Bureau de l’UNESCO à Ramallah, en étroite coordination avec la Direction du patrimoine du ministère de la Culture de l’État de Palestine, ce projet de deux ans vise à soutenir la mise en œuvre de la Convention de 2003 par le biais d’ inventaires basés sur les communautés et de la planification de mesures de sauvegarde urgentes, en se concentrant sur trois objectifs clés. Le premier objectif est de renforcer les capacités nationales en organisant des ateliers de formation sur la Convention de 2003, les processus d’inventaire et l’élaboration de plans de sauvegarde efficaces. La formation s’adressera aux communautés, à la société civile, au monde universitaire, au personnel des ministères de la Culture, du Tourisme et des Antiquités, de l’Agriculture, des Affaires féminines et de l’Industrie, ainsi qu’à d’autres parties prenantes. Le deuxième objectif concerne la mise jour de l’inventaire national en identifiant jusqu’à neuf nouveaux éléments du patrimoine vivant nécessitant une sauvegarde urgente, et d’inclure les informations relatives à ces éléments dans la base de données en ligne déjà existante gérée par le ministère de la Culture de l’État de Palestine. Le troisième objectif est d’établir des plans de sauvegarde spécifiques pour certains des éléments du patrimoine vivant identifiés. Les principales activités seront réalisées dans les onze gouvernorats de Cisjordanie, regroupés en trois pôles afin de faciliter l’accès, la coordination et l’engagement des parties prenantes. Outre le renforcement des capacités nationales à soutenir les initiatives de sauvegarde, le projet mettra également en évidence le rôle des communautés et des détenteurs dans la sauvegarde des pratiques culturelles dans des conditions difficiles. Il jettera également les bases d’une coopération intersectorielle et contribuera à la création d’une infrastructure décentralisée, pilotée par les communautés, pour la sauvegarde du patrimoine vivant.

  1. Prend note en outre que :
  2. Cette assistance concerne l’appui à un projet mis en œuvre au niveau national, conformément à l’article 20 (c) de la Convention ;
  3. L’État partie a sollicité une assistance internationale qui prendra la forme de services fournis par l’UNESCO à l’État ; et
  • L’assistance prendra donc la forme de services fournis par l’UNESCO (100 pour cent des transactions financières devant être gérées par l’UNESCO), conformément à l’article 21 (b) et (g) de la Convention ;
  1. Prend également note du fait que la demande en question concerne une assistance internationale d’urgence d’un montant de 100 000 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour ce projet, qui sera mis en œuvre par le Bureau de l’UNESCO à Ramallah, en étroite coopération avec la Direction du patrimoine du ministère de la Culture ;
  2. Comprend que le Bureau de l’UNESCO à Ramallah sera responsable de la gestion du montant total demandé au Fonds du patrimoine culturel immatériel, tandis que l’État demandeur sera responsable de la cogestion du projet par : (a) la prise en charge des coûts du spécialiste informatique et en nouvelles technologies ; (b) l’organisation des réunions du Comité de pilotage et des parties prenantes ; (c) l’organisation des voyages intérieurs et du transport des formés ; (d) l’achat des fournitures et du matériel nécessaires aux événements ; et (e) la gestion du lieu et de l’accueil pour l’événement final ;
  3. Décide que, d’après les informations fournies dans le dossier n  02151, la demande répond aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :
Critère A.1 : Ce projet a été initié en réponse à une demande d’assistance technique de l’État de Palestine en vue de préparer une demande d’assistance internationale. Les communautés ont joué un rôle central dans la préparation de la demande, grâce à une série de trois réunions organisées entre juin et juillet 2024 visant à réfléchir aux besoins et formuler des recommandations sur la demande. Les participants incluaient des praticiens, des détenteurs, des organisations de la société civile et des représentants gouvernementaux de différents ministères. Un comité de suivi multidisciplinaire a été mis en place afin de superviser l’élaboration du projet, en veillant à ce que les voix de la communauté restent centrales. La participation des communautés à tous les aspects de la planification, de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation du projet est clairement décrite. Celles-ci seront également représentées au sein du Comité de pilotage du projet (qui inclura des parties prenantes issues du processus de consultation initial). Enfin, les femmes, qui jouent un rôle central dans la sauvegarde du patrimoine vivant de l’État de Palestine, sont représentées de manière adéquate, démontrant que l’équilibre entre les genres est assuré.
Critère A.2 : Le budget est présenté de manière claire, complète et détaillée. Le montant demandé couvre de manière adéquate chacune des activités proposées et peut donc être considéré comme approprié.
Critère A.3 : Les activités proposées sont décrites en détail et présentées dans un ordre logique. Le projet débutera par une phase pilote dans le cluster nord. Cette phase comprendra deux ateliers de renforcement des capacités, suivis d’exercices d’inventaire. Le retour d’information des communautés de ce groupe contribuera à améliorer les deux phases suivantes, qui suivront la même séquence et se dérouleront dans les clusters du centre et du sud. En outre, le projet comprend des activités de coordination, de gestion, de suivi et de sensibilisation.
Critère A.4 : Tout au long du projet, le ministère de la Culture et les organisations de la société civile travailleront à la mise en place d’un cadre durable pour la sauvegarde du patrimoine vivant dans l’État de Palestine. Le projet contribuera à : (a) la création d’un vaste réseau de personnes ressources dotées de connaissances et de compétences en matière de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel aux niveaux local et national ; (b) l’inventaire ainsi que la documentation de neuf éléments nécessitant une sauvegarde urgente dans onze gouvernorats ; (c) l’accroissement de la visibilité du patrimoine vivant par la diffusion de matériel audiovisuel et de communication, favorisant une appréciation plus large du patrimoine culturel ; et (d) la sensibilisation et l’intégration du patrimoine culturel immatériel dans les programmes scolaires avec la participation du ministère de l’Éducation et de l’enseignement supérieur. Enfin, le comité de pilotage établi au cours du projet restera opérationnel pour poursuivre les activités de sauvegarde à l’avenir.
Critère A.5 : L’État partie demandeur contribuera à hauteur de 16 pour cent (24 200 dollars des États-Unis) et le Bureau de l’UNESCO à Ramallah à hauteur de 18 pour cent (contribution en nature de 27 994 dollars des États-Unis) du montant total du projet au titre de l’assistance internationale (152 194 dollars des États-Unis). Par conséquent, une assistance internationale est demandée au Fonds du patrimoine culturel immatériel pour les 66 pour cent restants du montant total du projet.
Critère A.6 : Le projet vise à renforcer les capacités au niveau institutionnel et communautaire. Il contribuera à améliorer les compétences techniques du personnel gouvernemental ainsi qu’à renforcer la coopération intersectorielle entre les ministères. Au niveau communautaire, le projet formera une quinzaine de personnes dans chacun des trois clusters, soutenant ainsi la mise en place d’un réseau de personnes ressources locales à travers le pays. Ces équipes techniques, composées de détenteurs, de praticiens, de femmes et d’étudiants, superviseront les inventaires basés sur les communautés et contribueront à l’élaboration des plans de sauvegarde. Enfin, le projet permettra la création de structures décentralisées et dirigées par les communautés pour la sauvegarde du patrimoine vivant.
Critère A.7 : L’État partie demandeur n’a, à ce jour, bénéficié d’une assistance financière du Fonds du patrimoine culturel immatériel de la Convention de 2003 pour la mise en œuvre d’activités dans le domaine du patrimoine culturel immatériel.
Paragraphe 10(a) : Le projet est d’envergure nationale et implique des partenaires tels que les ministères de la Culture, du Tourisme et des Antiquités, de l’Agriculture, des Affaires féminines et de l’Industrie, ainsi que des organisations de la société civile et des universités.
Paragraphe 10(b) : Les inventaires basés sur les communautés et les outils de communication développés contribueront à sensibiliser les communautés à l’importance de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. En outre, le projet servira de modèle pour des initiatives similaires tant dans l’État de Palestine que dans d’autres régions du monde confrontées à des défis semblables.
  1. Approuve la demande d’assistance internationale de l’État de Palestine pour le projet intitulé Renforcement de la mise en œuvre de la Convention de 2003 par le biais d’inventaires basés sur les communautés et le développement de mesures de sauvegarde urgentes dans l’État de Palestine et accorde un montant de 100 000 dollars des États-Unis pour la mise en œuvre de ce projet selon les modalités décrites aux paragraphes 5 et 6 ;
  2. Encourage l’État partie à partager ses expériences et ses résultats avec la communauté internationale une fois le projet achevé ;
  3. Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État partie demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en accordant une attention particulière à ce que le budget et le plan de travail détaillés des activités à couvrir par le Fonds du patrimoine culturel immatériel soient suffisamment précis pour justifier les dépenses ;
  4. Invite l’État partie demandeur à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport afin de rendre compte de l’utilisation de l’assistance octroyée.

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